BéHoukotaï - Marie Lyon
BéHoukotaï: "Dans mes lois" est la dernière paracha du Lévitique "Si vous marchez dans mes lois, si vous gardez mes commandements et les exécutez, je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l'arbre du champ donnera son fruit". L’Eternel demande au peuple de laisser la terre au repos chaque septième année une fois qu'ils seront entrés dans le pays d’Israël. Ils la travailleront pendant six ans et la laisseront au repos la 7ème année, moment où ils pourront récolter pour leur consommation. La 50ème année sera le jubilé, année sainte où chacun entrera en possession de son bien. Ainsi les récoltes seront suffisamment abondantes pour nourrir tout le monde. L’Eternel dit: "Si ton frère est dans le besoin il peut travailler pour toi mais pas comme un esclave". "Vous ne devrez non plus adorer des idoles car Moi seul suis votre Dieu. Observez mes shabbats et respectez le temple". "Si vous respectez mes lois, je ferai en sorte que vos récoltes soient abondantes et je vous ferai grandir et multiplier". "Suivez mes commandements sinon je provoquerai d’effrayant fléaux". Il y a de la sagesse dans ces lois, mais aussi certains problèmes. Quand il arrive quelque chose de mal, on ne pense pas que c’est Dieu qui punit. Nous sommes responsables, on peut dire ton malheur est de ta faute ou ton malheur n’est pas ta faute. Les deux attitudes ont des avantages et des inconvénients. Si ton malheur est de ta faute: donc tu peux agir mieux et changer ta vie ! Si ton malheur n’est pas de ta faute: cette attitude déculpabilise mais peut déresponsabiliser. Tout est une question d’équilibre Est-ce que la punition permet de s’améliorer, d'être plus responsable et plus libre ? Et sinon comment apprendre à l’être ? La réponse de BéHoukotaï est de responsabiliser et d’enseigner la liberté à travers des commandements: on voit que de plusieurs façons, la loi interdit le dopage sous toutes ses formes. Il faut respecter la terre: c’est la jachère et le jubilée, la chemita et le yovel, l’arrêt des cultures tous les sept et cinquante ans. De même, il est interdit d’exploiter les humains et les animaux: c’est le shabbat. D’autre part, ces lois sont également une leçon d’économie. Si on exploite la terre on n’aura pas de bonnes récoltes, La Torah ne nous commande pas de travailler jusqu'à l'épuisement. Le vrai travail, c’est essayer d’améliorer le monde. S'épuiser soi-même et épuiser la terre est contre-productif. Une autre leçon d’économie est celle de l’importance de la confiance. Toute l’économie est basée sur la confiance. Par exemple, supposons que les magasins aient tout ce qu’il faut pour nourrir tout le monde. Ils n’ont pas forcément assez pour que tout le monde puisse faire de grosses réserves ! Si on annonce une famine, chacun ira faire des réserves et les rayons se videront. Tout le monde dira que ceux qui avaient prédit la famine avaient raison. Des gens mourront de faim. Ainsi, ces gens auront amené des fléaux sur eux-mêmes. Au contraire, la chemita enseigne à avoir confiance et à chercher l’harmonie avec la nature. En conclusion: il faut peut-être parfois punir pour enseigner. Écoutons les Pirké Avot: "La récompense pour une bonne action est l’occasion de faire d’autres bonnes actions, la punition pour nos erreurs est le risque d’en commettre d’autres". Eduquer ne concerne pas que les enfants, mais aussi les adultes.