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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

Beth Hillel Beth Hillel Beth Hillel Beth Hillel

Au commencement de Beth Hillel

« Donne dans notre cœur de comprendre, d’être intelligent, d’entendre, d’apprendre, d’enseigner, de garder, de faire et de donner vie à toutes les paroles de l’étude de ta Torah avec amour ». Prière du matin (introduction au Shema Israël)

Guidés par l’esprit de certains maîtres convaincus de la nécessité d’une pratique renouvelée, nous avons essayé, avec humilité, de retrouver la clarté, la cohérence, l’humanité et l’ouverture enfouis dans les replis de cette tradition millénaire.

Nous ne sommes pas une instance halakhique et ne prétendons rejoindre la Halakha que dans sa dynamique interne et dans son esprit. Le mot Halakha vient du verbe holekh (marcher). C’est assez dire que la Loi, dans son expression pratique, doit marcher avec notre temps, nos vies, nos problèmes et suivre l’évolution de notre environnement technique et humain.

Le Talmud, bien plus qu’un code de lois, indique un mode de vie, « or ce mode de vie a été édicté par des hommes du haut moyen âge pour des hommes qui, avant le Moyen-Age, commençaient, par choix et par nécessité, de vivre dans un système médiéval » (1) Depuis la clôture du Talmud et ses codifications successives, dont la dernière, le Shulkhan Arukh - qui date du XVIème siècle - il y a un blocage. De là, le décalage entre le judaïsme religieux et les Juifs. Cependant, le Talmud est aussi une formidable école de réflexion pour ceux qui osent se remettre à interroger les textes; il nous donne des clés précieuses pour ce travail d’interrogation et de renouvellement.

C’est pourquoi nous sommes convaincus que notre humble travail, et surtout l’enseignement de Beth Hillel qui en est l’expression, sont utiles et peuvent reconstruire en rapprochant tant de nos frères éloignés. Ce travail doit être pris pour ce qu’il est: une guidance. Surtout pas des impératifs catégoriques, mais des orientations où se retrouve l’âme de la Tradition qui nous porte. Un reflet de la pratique, telle qu’elle est vécue dans nos communautés, telle qu’elle les unit et nous unit.

« Tous tes enfants sauront l’Eternel » (Isaïe 54.15). Le Talmud nous invite à lire, non pas Banaïkh (tes enfants), mais Bonaïkh (tes bâtisseurs). Notre Torah, notre fidélité, il faut sans cesse les rebâtir, c’est la démarche d’un judaïsme vivant. Ce sont là les buts de nos efforts et de notre prière.                   

Rabbi Abraham Dahan

(1) J. Eisenberg: Faut-il réinventer le judaïsme ?