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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

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Commentaire

Un pas en avant, deux pas en arrière... Beth Hillel s'associe aux protestations de ses communautés soeurs

September 2, 2017 3:

Récemment, le gouvernement du Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu a pris deux décisions qui nous poussent à exprimer notre plus grande préoccupation.

La première est de geler l’aménagement d’une zone de prières mixte à proximité du Kotel, ce qui a surpris non seulement les représentants des communautés juives de diaspora mais aussi de nombreux Israéliens, y compris des ministres du gouvernement, et ce après l’accord obtenu suite à une décade de polémiques.

La deuxième est de promulguer une proposition de loi qui voudrait que l’État d’Israël reconnaisse exclusivement les conversions faites sous l’autorité du grand rabbinat, dominé par les Haredi ultra-orthodoxes. Ceci poserait problème, non seulement pour les juifs progressistes et libéraux, mais aussi pour les juifs orthodoxes, dont les tribunaux rabbiniques ne répondent pas non plus à cette tendance ultra-orthodoxe.

À la suite de la décision inique du gouvernement israélien, la Communauté Israélite Libérale de Belgique / Synagogue Beth Hillel s'associe aux protestations de la World Union for Progressive Judaism (WUPJ), la tendance la plus importante du judaïsme contemporain par son nombre d’affiliés dans le monde.

La décision du gouvernement israélien de geler la mise en œuvre de l’accord sur le Kotel constitue une menace pour l’unité du peuple juif et pour le sionisme.

Aucun groupe n’a le monopole de la légitimité juive et seulement une société pluraliste qui reconnaît la diversité des sensibilités religieuses peut espérer construire un avenir juif florissant.

Des juifs progressistes du monde entier ont massivement contribué à la sécurité physique de l’Etat d’Israël, son dynamisme économique et sa créativité culturelle.

Des juifs de la Diaspora, quelle que soit leur affiliation religieuse, sont exposés aux dangers de nouvelles formes d’antisémitisme et se trouvent en première ligne de la lutte contre le BDS et la délégitimation d’Israël.

Les synagogues libérales d’Europe transmettent avec enthousiasme les valeurs traditionnelles du judaïsme, enseignent les principes de la déclaration d’Indépendance d’Israël et le rêve d’Herzl d’une société exemplaire.

Nous nous associons à L’Assemblée du Judaïsme Liberal (AJL), à Arzenou France, à l’Agence Juive, à la WUPJ pour exiger du gouvernement du Premier Ministre Netanyahu le respect de ses engagements relatifs à l’accord du Kotel, ou mieux encore, d’adopter une nouvelle approche qui ouvrirait le Kotel à toutes et à tous, sans distinction, comme c’était le cas avant 1948.

Au-delà du symbole que représente le Kotel, la question qui se pose est celle de la nature de l’Etat d’Israël et du rôle du mouvement sioniste.

Nous reprenons les mots de Michaël Bar Zvi, lorsqu’il rappelle que : « Les grands rabbins d’Israël ne sont pas élus par un collège de sages ou de rabbins, mais par la Knesset et leur autorité trouve sa source dans la nature juive de l’Etat d’Israël.

La distinction est importante car l’Etat d’Israël n’a pas vocation à devenir un Etat « halakhique » mais un Etat juif, ce qui signifie qu’il est légitime en Israël de se poser la question de savoir qui est juif, ou d’essayer de trouver une solution aux problèmes de conversion, mais en aucune manière l’Etat ne peut décider comment chacun doit vivre son judaïsme, comment prier, comment pratiquer les mitzvot. »

Nous espérons que notre voix sera entendue et prise en compte, car ces récentes décisions du gouvernement israélien sont un signe inquiétant pour tous les juifs de Diaspora.

Ecoutez ici la chronique de Michaël Bar Zvi à ce sujet, sur radioj.fr, le 29/06/2017
Lisez ici l'article paru sur JForum (merci Eric V)

"Au-delà du symbole que représente le Kotel, la question qui pose est celle de la nature de l’Etat d’Israël et du rôle du mouvement sioniste".