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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

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Commentaire

Institut d'Etudes du Judaïsme (ULB) : Séance académique de rentrée 2018-2019 le mardi 16 octobre 2018, à 20h15

October 16, 2018 6:

Séance académique de rentrée 2018-2019 : "Les Juifs de France et la Grande Guerre : la confirmation de l’émancipation"
Par M. Philippe LANDAU, docteur en histoire et chargé des Archives du Consistoire central israélite de France.
Quand? : le mardi 16 octobre 2018, à 20h15, 
Où? : l’auditoire Dupréel, 44 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles
Réservation obligatoire par téléphone au 02 650 33 48 ou par e-mail iej@ulb.ac.be

Cours de langues et littératures à l’Institut d’Etudes du Judaïsme
17 avenue Roosevelt, 1050 Bruxelles
Renseignements et inscriptions : 02 650 33 48 - iej@ulb.ac.be

Langue et littérature yiddish
Mme Sonia PINKUSOWITZ
Au premier et au second semestre.
1er niveau : mardis, de 12h30 à 14h, à partir du 9 octobre.
2e niveau : jeudis de 12h30 à 14h, à partir du 4 octobre.
3e niveau : jeudis de 14h à 15h30, à partir du 4 octobre.
4e niveau : mardis, de 14h à 15h30, à partir du 9 octobre.

Langue et littérature judéo-espagnoles
M. Pandélis MAVROGIANNIS
Lundis, de 18h à 20h, à partir du 22 octobre.
 
Langue hébraïque ancienne II 
Mme Liliane VANA
Jeudis, de 9h à 11h, à partir du 11 octobre.

Présentation de l'Institut (Emission radio "Shema Israël", diffusée le 11 mars 2017 sur La Première RTBF, avec Thomas Gergely et Angélique Burnotte).
 

INSTITUT D’ETUDES DU JUDAÏSME: Séance académique de rentrée 2018-2019
Les Juifs de France et la Grande Guerre : la confirmation de l’émancipation
Le mardi 16 octobre 2018, à 20h15,
dans l’auditoire Dupréel, 44 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles.

 

Par M. Philippe LANDAU, 

docteur en histoire et chargé des Archives du Consistoire central israélite de France, est notamment l’auteur des ouvrages suivants : L’Opinion juive et l’affaire Dreyfus (1995), Les Juifs de France et la Grande Guerre. Un patriotisme républicain (1999 et 2008), Les soldats juifs dans la Grande Guerre. Le Livre du souvenir du Judaïsme français (2015) et Correspondance et Journal de campagne (1914-1917) du lieutenant Nissim de Camondo (2017). Il prépare une étude sur Louis-Ferdinand Céline. Voyage au bout de l’antisémitisme.    

Réservation obligatoire par téléphone au 02 6503348 ou par e-mail iej@ulb.ac.be

À la veille de l’été 1914, Émile Cahen écrivait dans Les Archives israélites du 30 avril 1914 : « Le Juif, en général, […], est un libéral d’instinct, un républicain né. » Ce sentiment sincère, témoignage d’une reconnaissance à la France émancipatrice de 1789 et à la République qui avait réhabilité Alfred Dreyfus en 1906, est partagé par les 180 000 israélites de France et d’Algérie.

Ainsi, lorsque la guerre éclate, sont-ils environ 32 000 à assurer la défense de la patrie. Si beaucoup font leur devoir avec résignation, certains voient l’occasion de confirmer leur citoyenneté tel le sociologue Robert Hertz qui ressent « l’heure de donner un peu plus que [son] dû » car il « n’y aura jamais assez de dévouement juif dans cette guerre ». De même, le jeune Georges Lévy écrit à sa mère avant de tomber au champ d’honneur : « Tu pourras être fière de moi. J’aurai fait mon devoir et pour un israélite, c’est deux fois plus beau. » Les volontaires juifs étrangers, au nombre de 6 500, veulent aussi honorer la France de Victor Hugo. Pour Léon Livack, il s’agit de défendre la « noble et généreuse nation ».

La guerre totale mobilise alors les intellectuels et le rabbinat au nom de la lutte pour la civilisation comme le rappelle le philosophe Henri Bergson qui oppose les « idéaux de la Révolution » au « cynisme » allemand tandis qu’Émile Durkheim considère que les « ambitions » de l’ennemi répondent à sa « nature pathologique ». Alors que le grand rabbin de Marseille Honel Meiss considère que l’Union sacrée correspond à « l’exécution des Gestes de Dieu » ; le grand rabbin de Paris Jacques-Henri Dreyfuss appelle les femmes juives à prendre exemple sur la reine Esther et Jeanne d’Arc « la jeune fille inspirée de Domrémy » ! Nombreuses sont celles qui deviennent infirmières ou marraines de guerre.

En novembre 1918, les Juifs de France n’ont pas démérité de la patrie avec leurs 4 950 tués ou disparus dont 1 750 originaires d’Algérie et 850 étrangers. Pour eux, il ne fait plus de doute que leur sacrifice les a agrégés définitivement au pays des droits de l’homme comme le proclame le grand rabbin de Paris : « Nous sommes Français, nous, nos enfants, nos petits-enfants et toute la chaîne des générations. »

Ce vœu pieux sera démenti les décennies suivantes. La fraternité des tranchées ne résistera pas à la montée des périls, à l’avènement du Régime de Vichy et aux lois antisémites…

Avec le soutien du FNRS et de la Fondation du Judaïsme de Belgique