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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

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Ki Tissa - Julien Goossens

Ki Tissa est le nom de ma Parasha.

Ki Tissa se trouve dans le deuxième livre de la Tora, dans l’Exode.

 

Les Hébreux ont été libérés d’Egypte. Dans le désert, ils veulent construire le Tabernacle (le petit temple démontable), en hébreu le « michkan ».

Les premiers mots de la Parasha, c’est « Ki Tissa, ètroch bènèi Israël », que l’on traduit par « quand tu compteras les enfants d’Israël ».

(En vue de la construction du Tabernacle).

Mais la vraie traduction littérale, c’est « fais lever la tête des enfants d’Israël ».

Tu les recenseras non pour les rabaisser mais pour les grandir, pour les mettre en valeur. D’ailleurs Moïse demande à chacun une demi pièce d’argent, il comptera les pièces et non les hommes.

On ne compte pas les hommes comme les moutons.

 

Les Rabbis demandent pourquoi une demi-pièce ? La réponse du Midrash est : « seul je ne suis que la moitié de quelque chose, c’est avec l’autre que je fais un ». Toutes ces demi-pièces d’argent seront fondues pour servir à fabriquer les socles du Tabernacle (les fondations). Les fondations sont donc l’œuvre de tout le peuple, riche ou pauvre. Pour le reste, le bois, les peaux  les teintures, les quelques objets du mishkan, chacun contribue en fonction de son cœur et de ses moyens.

 

Ma Sidra mentionne encore la cuve de cuivre qui servait aux Cohanim pour se laver les mains et les pieds avant le service. La cuve était faite, dit le Midrash, avec les miroirs des femmes qui leur servaient à se faire coquettes. L’objet utilisé pour se faire belle sera chargé d’un rayon de conscience. La première partie de la Sidra évoque aussi l’encens qu’on brûlait sur l’autel qui représente la prière de l’homme qui monte vers Dieu.

 

L’huile d’encens qui servait à la consécration des prêtres et des rois, et enfin la désignation du maître d’ouvrage chargé de la réalisation de tout l’ensemble : Bètsalel dont un musée porte aujourd’hui le nom à Jerusalem.

Juste avant la deuxième partie de la Sidra, vient curieusement un rappel du Shabbath comme pour rappeler que le vrai temple est celui de l’esprit et pas le bâtiment de pierres.

 

La deuxième partie, c’est l’histoire que tout le monde connaît, celle du Veau d’Or, il a suffi que Moïse tarde de quelques heures à descendre du Mont Sinaï, 6 heures dirent les Rabbis pour que le peuple, le croyant mort, menace Aaron, le grand prêtre et lui demande de fabriquer ce qu’il avait connu en Egypte, un Veau d’Or. Aaron essaie de gagner du temps en demandant les bijoux des femmes et pour une fois celles-ci apportent très vite leurs bijoux. Et ce sera la rechute dans l’absurdité.

 

Moïse horrifié par le spectacle cassera les Tables de la Loi et Israël sera condamné. Avec une extraordinaire audace, Moïse plaide pour obtenir le pardon d’Israël. Moïse dit le Midrash sera félicité par le Créateur d’avoir cassé les Tables de la Loi. Aucun objet n’est sain même les Tables écrites du doigt de Dieu si les hommes trahissent le message. Ces deux parties opposées : la construction du Tabernacle d’une part, et la rechute dans l’absurdité de l’autre, montre l’ambition que Moïse a pour son peuple: Le Temple, un idéal. Des valeurs qui augmentent la vie et la triste réalité : la tentation du non-sens que la Tora appelle l’idolâtrie. Et nous voyons que l’homme est capable du meilleur et du pire. Dans les deux cas, le temple est le Veau d’Or. Il montre le même empressement pour apporter les offrandes d’où on comprend maintenant que dans le Judaïsme la première valeur après la vie, c’est l’étude pour apprendre à discerner.

 

Ma réflexion: L’être humain peut être aussi bon que mauvais.