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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

Beth Hillel Beth Hillel Beth Hillel Beth Hillel

Divers

Note : cette page reflète les positions historiques de la communauté et ne correspond souvent plus à sa position contemporaine. Elle permet une mise en perspective après plus de 50 années d'affirmation du judaïsme libéral en Belgique.

I.  Médecine

Nous vivons une époque où tout évolue très vite. Avant que nous n’ayons eu le temps de nous habituer à ce qui se fait de nouveau, d’autres découvertes, d’autres inventions, d’autres techniques sont déjà à l’horizon. Notre vision en est affectée, moins claire et notre quête en devient plus difficile.

Le Midrach dit que dans l’Arche Sainte, à côté des nouvelles Tables, il y avait les débris des anciennes. Dans le Chema Israël, il y a un remarquable commentaire qui explique, à partir d’une expression du texte, que c’est lorsque se garde la mémoire d’hier qu’un demain est possible. C’est en comprenant le passé et en se gardant d’en faire table rase, que peuvent s’éclairer les promesses de l’avenir.

Devant les problèmes de contraception, d’interruption volontaire de grossesse, de greffes d’organes, de biologie génétique, nous sommes pris entre l’ancien et le nouveau, empoignés par l’espérance, mais aussi par les angoissantes questions que posent les nouvelles perspectives.

Nous savons que le rôle de la religion n’est ni d’ignorer les évolutions et de s’enfermer dans un dogmatisme stérile, ni de signer un chèque en blanc aux nouvelles idées.

Notre tradition doit être parole prophétique, qui prend en compte les nécessités, en n’oubliant jamais que le cœur ultime de la Loi de Dieu, c’est l’homme et sa vie. Elle doit être aussi une parole de mise en garde qui, avec humilité et vérité, rappelle les risques et les dangers de dérapage qui guettent tout progrès.

·       Contraception: Ce qui donne à l’amour sa justification ultime et son accomplissement, ce sont les enfants. La Michna prescrit d’avoir au moins une fille et un garçon. Une fois cela accompli, nous n’avons pas le droit de nous abstenir de relations amoureuses et la femme peut se protéger. C’est elle qui porte l’enfant, c’est sur elle que pèse la charge, c’est son corps qu’elle peut vouloir préserver. Elle en a le droit. Cette direction de la loi nous ouvre une porte: dans les pays surpeuplés on n’est pas dans le cœur de la loi, en n’éduquant pas les populations et en culpabilisant la contraception. Il en va de même quand le sida, ou d’autres maladies sexuellement transmissibles, font des ravages. Il faut éduquer, c’est le seul moyen pour que les hommes parviennent à l’âge adulte, à la compréhension et au discernement. En tout cas, l’amour ne peut s’arrêter au plaisir et y borner son horizon.

·       Interruption volontaire de grossesse: donner la vie, préserver la vie, c’est le commandement qui est à la source de tous les autres. L’interruption de grossesse, qui est acte délibéré de mettre fin à une vie, est acte interdit, sauf en cas de danger physique ou mental pour la mère, de malformation du fœtus, ou lorsqu’il y a viol. L’interruption volontaire de grossesse n’est pas à confondre avec la contraception.

·       Insémination artificielle: elle est autorisée, avec le sperme du père et l’ovule de la mère, pour un couple qui ne peut avoir d’enfant naturellement.

·       Don d’organes: nous admettons les dons d’organes, de sang, de moelle, etc... Nous admettons les greffes d’organes vitaux, à condition que leur prélèvement soit effectué post mortem, dans le respect des lois belges.

II.  Incinération

Pour des raisons religieuses et humaines profondes, nous ne sommes pas partisans de l’incinération.

Pour la génération qui a suivi la Shoah, il y a, dans cette destruction, ce partir en fumée qu’est l’incinération, comme l’expression, consciente ou non, d’une négation ultime.

Toutefois, dans cette éventualité, les prières traditionnelles pourront être dites à la maison ou à l’hôpital.

III.  Engagement     

Le mouvement libéral incite ses membres et sympathisants à s’engager dans toutes les causes justes et bonnes, comme nos prophètes nous le rappellent sans cesse.

Nous sommes engagés aux côtés d’Israël.

Nous agissons pour que ne s’efface jamais la mémoire de la Shoah.

Nous luttons contre toutes les formes d’oppression dans le monde, contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme.

Nous agissons pour le rapprochement entre tous les hommes et les peuples, pour le dialogue interconfessionnel, sans esprit de prosélytisme ou de syncrétisme.

Notre mouvement reconnaît les formes multiples d’expression du judaïsme: religieuse, historique, nationale, culturelle ou laïque.

Rabbi Abraham Dahan