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Dans La Presse

Les juifs libéraux francophones veulent resserrer leurs liens à Lyon

April 1, 2011 3:

http://www.leprogres.fr/rhone/2011/04/01/les-juifs-liberaux-francophones-veulent-resserrer-leurs-liens-a-lyon 

Hier, à la synagogue libérale de la rue Garibaldi (Lyon 6 e). René Pfertzel (2 e à g.) sera rabbin à Lyon « dans deux ans » / Photo Joël Philippon

La ville accueille jusqu’à dimanche les premières Rencontres du judaïsme libéral francophone. Une étape de plus vers une fédération renforcée de ces communautés, minoritaires en France, mais qui comptent se développer

Dans leur communauté, les femmes ont le droit d’être rabbin comme les hommes. Et venir en voiture jusqu’à la synagogue pour l’office de shabbat, n’est pas inhabituel. « Il est plus important d’avoir du monde à l’office, que personne ! », sourit Daniela Touati, présidente de l’Union juive libérale de Lyon (UJLL), réunie hier au 14, rue Garibaldi, avec les principaux représentants du judaïsme libéral lyonnais, dans l’une des deux synagogues que compte le mouvement (au sens large) dans la ville. Avec la Communauté juive libérale de Lyon, tous sont à la veille d’un rendez-vous important : les Rencontres du judaïsme libéral francophone s’ouvrent cet après-midi à Lyon. Après un premier congrès l’an dernier à Paris, une centaine de représentants venue du reste du pays et de l’étranger (Suisse, Belgique...), doit œuvrer au rapprochement des « familles » parfois éparses de cette communauté. Objectif : lui donner plus de poids et « plus de visibilité », selon les termes du rabbin parisien Pauline Bebe, première femme à officier en France, qui interviendra à ce congrès. Car le judaïsme libéral, qui s’est « structuré » en France en 1907 (dans la région : en 1989, puis 2003) reste - contrairement à ce qui est observé dans d’autres pays - très minoritaire, en raison de la prégnance historique du consistoire - une exception française forgée à l’époque de Napoléon.

Le mouvement libéral, moins attaché au strict respect du dogme et soucieux (comme les autres courants) de s’inscrire dans le cadre de la laïcité, réunit 15 000 sympathisants dans l’Hexagone (1 000 dans la région), sur un total d’environ 600 000 personnes de confession ou de culture juive. Mais il y aurait comme un frémissement... Si, d’après Marcel Bensimon, président de la Communauté juive libérale/Brit’Shalom de Rhône-Alpes, certains juifs d’Afrique du Nord ont pu « il y a une quinzaine d’années » éprouver « le besoin de revenir à leurs racines » par le biais d’une pratique ancrée dans la tradition, chez d’autres juifs - et cela, quelles que soient leurs origines - le désir d’épouser autrement la modernité est aussi tangible. « Nous avons, par exemple, beaucoup de demandes de couples mixtes qui veulent rester dans le judaïsme : les personnes frappent à notre porte, parfois après s’être heurtées à un refus dans d’autres synagogues », rapporte Daniela Touati. L’enjeu du congrès consistera à mieux fédérer le judaïsme libéral pour répondre plus aisément à ces demandes. Un futur rabbin, René Pfertzel, se forme à Londres. Il officie déjà chaque mois à Lyon et devrait y être nommé « dans deux ans » de manière permanente.

Le programme du congrès est sur internet (www.rjlf2011.com). A lire en page 2 et sur www.leprogres.fr, un entretien avec Pauline Bebe

Nicolas Ballet