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"Agir en juif, c'est chaque fois un nouveau départ sur une ancienne route" Abraham Heschel

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Commentaire

Discours de Benjamin Dobruszkes, Président, à Néïlah 5780

November 9, 2019 4

Chères familles, Chers amis, H̲averim, H̲averot,

Alors que nous sortons progressivement de 10 jours d’introspection, j’aimerais partager avec vous quelques éléments qui font ma joie de président, mais aussi ma fierté de parent.

Il y a 2 ans, j’ai reçu de mon prédécesseur, Gilbert LEDERMAN, une synagogue en bonne santé. Sur cette base, avec le conseil d’administration, nous avons lancé un plan pour renforcer le dynamisme de notre communauté. Et les résultats se concrétisent à présent. En voici quelques illustrations.

Au cours de l’année écoulée, nous avons eu l’occasion d’accueillir deux étudiants rabbins, Mathias ELASRI (il y a tout juste 1 an) et Iris FERREIRA. Nous accueillons à présent l’étudiant rabbin Etienne KERBER, à raison d’une fois par mois, pendant 9 mois. Faire connaissance avec la nouvelle génération de rabbins francophones permet de penser l’avenir à moyen et long terme. Il permet aussi d’organiser de nouvelles activités, notamment des soirées de rencontres et de discussions pour jeunes adultes de 18 à 35 ans, autour des grands thèmes de la vie, avec bières et pizzas à la clé.

Autre activité : en juin dernier, nous avons invité le nouveau bourgmestre de Forest, Monsieur Stéphane ROBERTI, accompagné de plusieurs échevins issus de l’immigration. Et avec les 2 abbés également présents à l’office, nous avons pu vivre une soirée faite d’échanges, de partages et de respect mutuel.

Et comme ce week-end-là n’était qu’un tour de chauffe, le week-end suivant, nous avons accueilli le fruit de notre partenariat avec la Maison de la Culture Juive : c’était la Fête des musiques juives. Nombre d’artistes, aux styles variés, se seront succédé sur 2 podiums distincts. Et le point culminant de cette fête aura certainement été la venue d’Enrico Macias, qui aura mis le feu du 1er au dernier rang de cette salle. Je ne promets pas de faire pareil avec mon discours.

Parmi les autres activités qui ont rencontré un large succès, j’ai également noté les conférences de notre rabbin Marc NEIGER. Conférences qui ont attiré de nombreux adultes, curieux d’en apprendre davantage et désireux parfois de confronter certains enseignements, reçus il y a longtemps, très longtemps, dans une synagogue lointaine, très lointaine. Confronter certains enseignements donc, avec la vision moderne du judaïsme libéral. Un judaïsme qui se veut accueillant et respectueux des différences.

Après l’office de ce soir, si vous tournez à gauche en sortant, ce sera le buffet. Mais … si vous tournez à droite, vous découvrirez les œuvres de notre amie Anne SIMON-HIRSCH. Avec son expo « Love and freedom », Anne inaugure un cycle d’expositions destinées à mettre en valeur des membres de notre communauté. D’autres artistes lui succèderont. Encore des belles rencontres en perspectives.

Et de rencontres, il en sera encore souvent question en cette année 5780, que ce soit entre jeunes adultes (avec Etienne KERBER) ou lors d’une séance de calligraphie des alphabets Hébreu et Arabe. Il y aura aussi les rencontres européennes du judaïsme libéral, qui se dérouleront à Genève, pour célébrer les 50 ans de la communauté du GIL. Et si vous restez à Bruxelles, nous organisons des rencontres tous les vendredis soirs et samedis matins, ainsi que les jours de fêtes. Sans parler des autres activités récurrentes de Beth Hillel, tel le café Klatsch pour nos aînés.

Toutes ces réalisations ne sont possibles que par l’implication de notre équipe de choc (Rabbi Marc, Yardenah et Roméo), entourée des nombreux bénévoles, dont l’efficacité et la bonne humeur ne sont plus à démontrer. Grand merci à toutes et tous pour votre implication, vous donnez vie au judaïsme du 21e siècle. Je tiens aussi à remercier les nombreux foyers cotisants, qui expriment leur attachement à cette synagogue et nous donnent les moyens de nos ambitions.

Tel est le bilan santé de Beth Hillel, que j’avais envie de partager avec vous ce soir.

Si je regarde à présent mon bilan personnel et familial, il y a des choses plus croustillantes et d’autres, moins satisfaisantes. Pour ces dernières, ce sera l’occasion de chercher à progresser et à se dépasser.
Il y a quelques temps, j’avais lu ceci sur les réseaux sociaux : « Rester dans sa zone de confort, c’est exister. Oser en sortir, c’est vivre ! ».
Autant vous dire qu’avec 2 adolescents à la maison, nous vivons pleinement.

Mais il y a une très grande joie que j’aimerais partager avec vous ce soir, en tant que parent. C’est celle d’avoir pu accompagner nos deux grands enfants jusqu’à leur Bar Mitzvah.

Imaginez un instant : mes grands-parents maternels étaient des juifs communistes. Pas question pour eux de mettre les pieds à la synagogue. Quant à mes grands-parents paternels, ils étaient eux revenus à la religion à la fin de leur vie. Renouer avec la synagogue sur notre génération, c’est comme signer un contrat d’assurance : cela ne vous met pas à l’abri des coups durs de la vie, mais cela vous aide à vous relever plus rapidement.

Pas avec le dédommagement d’une compagnie d’assurance, mais avec des valeurs. Les valeurs multimillénaires du judaïsme.

Accompagner ses enfants ou ses petits-enfants à la synagogue, pour les offices, les fêtes ou le Talmud Torah du mercredi après-midi, c’est le meilleur endroit, après le foyer familial, pour donner à nos enfants et petits-enfants l’envie de se sentir juifs et de se sentir bien dans cette identité.

Au cours des 18 derniers mois, nous avons eu la joie d’accompagner une dizaine de jeunes garçons et de jeunes filles jusqu’à leur Bar ou Bat mitzvah. L’expérience fut certainement très riche de sens pour eux comme pour leurs parents.

Si certains adultes hésitent encore à inscrire leurs enfants aux cours préparatoires pour la Bar/Bat mitzvah, de peur de devoir dépoussiérer de vieilles connaissances devenues un peu floues avec le temps, dites-vous ceci : demander à son enfant de partager avec vous ses apprentissages du Talmud Torah, c’est valoriser le temps qu’il consacre à se construire. Demandez donc aux ados présents ce soir, je suis certains qu’ils sont tous très fiers d’avoir accomplis ce parcours.

Et soyez certains que nous aussi, nous sommes très fiers de vous.

H̲averim, H̲averot,

Au nom de toute l’équipe qui fait vivre Beth Hillel tout au long de l’année, je vous souhaite une très belle année 5780.

Je vous remercie.

Benjamin Dobruszkes

Président de la C.I.L.B. Synagogue Beth Hillel